Suisse > Mutilations intersexes: Traitement du passé sans les personnes concernées, et par la destruction des dossiers?

Kispi Zurich, 31.10.2013: Directeur Malagoli lit le 2e appel pour un traitement du passé

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Communiqué de StopIGM.org:

IGM = Torture, NOT 'Discrimination' or 'Gender Identity'

En 2012 et 2013, Zwischengeschlecht.org / StopIGM.org a proposé de faire une recherche historique approfondie sur les mutilations génitales intersexes à l’Hôpital des Enfants et l’Université de Zurich, en particulier sur les amputations du clitoris, et de commencer un traitement du passé.

En 2014 l’Hôpital des Enfants de Zurich (Kinderspital ou “Kispi”) a commencé une recherche historique avec une étude pilote sur les dossiers medicaux 1945-70 qui a été étendue en 2015 (PDF, en allemand).

Une deuxième étude du Kispi, cette fois de deux ans, a commencé aussi en 2015.

Maintenant le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique (FNS) a annoncé que l’Hôpital des Enfants et l’Université de Zurich ont commencé une troisième “recherche interdisciplinaire” 2016-18 avec le financement du FNS de 500’000 francs suisses.

StopIGM.org salue la continuation de la recherche historique approfondie sur la question des traitements non-consentis sur les enfants intersexes 1945-70, et on espère que d’autres hôpitaux vont suivre.

Malheureusement, ce nouveau projet soulève toutefois des questions délicates:

On demande une représentation adéquate des personnes concernées et leurs organisations!

Le Fonds National promet une “étude non-partisan” et une “vision équilibrée qui tiendra compte du point de vue de toutes les parties concernées”.

Mais “l’équipe interdisciplinaire” du projet est constituée majoritairement de médecins de l’hôpital des enfants de Zurich, et les personnes concernées et leurs associations ne sont pas représentées. Se pose alors la question d’une représentation adéquate des personnes concernées.

Traitement du passé par destruction des dossiers médicaux?

En plus on est vivement préoccupés qu’apparemment 90% des dossiers médicaux concernant des opérations génitales forcées soi-disant “virilisantes” ont été triés et détruits avant le début du projet. Détruire des dossiers – ce n’est pas le traitement du passé que les personnes concernées exigent.

Il faut un vrai traitement du passé avec la représentation adéquate des personnes concernées et leurs associations, par une Commission Vérité et Réconciliation.
Il faut que le gouvernement et les médecins reconnaissent la souffrance que les traitements forcées ont infligées à des personnes intersexes.
Et, il faut assurer la réparation aux victimes, comme préconisé par la Commission nationale d’éthique, et les Comités de l’ONU des Droits de l’Enfant et contre la Torture.


  La 1e manif intersexe devant le Kispi Zurich dans la Télé Suisse, 08.07.2008

Conseil Fédéral: Operations forcées seulement “par le passé”, les recommandations de la Commission nationale d’éthique “déjà mises en œuvre”

En Juillet de cette année, le Conseil Fédéral (le gouvernement de la Suisse) a finalement publié une prise de position sur les recommandations de la Commission nationale d’éthique (NEK-CNE) émises en 2012 (PDF).

Selon le Conseil Fédéral les opérations génitales et autre traitement forcé ont eu lieux que “par le passé” et la “majorité des recommandations émises par la CNE […] sont mises en œuvre ou en passe de l’être”.

La Commission nationale d’éthique a préconisé une revue légale et des responsibilités, délais de prescription et droit pénal, pour assurer la réparation aux victimes adultes, et un soutien psychosocial adéquat aux familles. Une revue légale et un soutien adéquat ont aussi été préconisé par le Comité des Droit de l’Enfant et le Comité contre la Torture de l’ONU.

Pendant que le Conseil fédéral refuse complètement un soutien psychosocial, les opérations forcées sur les bébés intersexes sont toujours pris en charge par l’assurance-invalidité.

L’ONU condamne les Mutilations Génitales Intersexes en Suisse et ailleurs – prochaine réprimande en Novembre

Le Comité de l’ONU des droits de l’enfant (CRC) a déjà réprimandé la Suisse pour les pratiques MGI, les qualifiant comme “pratique préjudiciable” (comme les mutilations génitales féminines), secondé par Comité contre la torture (CAT), qui les a condamnés comme des des “traitements inhumains” en violation de la prohibition de la torture.

Début Novembre la Suisse sera questionnée par le Comité des Droits des Femmes (CEDAW) sur les mutilations génitales des enfants intersexes. StopIGM.org espère que le Comité va de nouveau condamner ces traitements comme “pratique préjudiciable”, et que la Suisse va être réprimandée pour la troisième fois, marquant la 19e reprimande d’un Comité de l’ONU pour les Mutilations Génitales Intersexes (MGI).

La Manif devant le Kispi du 31.10.2013 sur Al Jazeera

>>> Mutilations Intersexes : « Seule la peur du juge va bouger les choses »
>>> Pratique préjudiciable: La France réprimandée sur les MGI pour la 3e fois

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